À Mayotte, les jeunes représentent le cœur battant de l’île, mais un défi persistant se profile : le désintérêt croissant des jeunes pour le sport. Face à cette réalité, il devient crucial d’explorer des solutions simples pour raviver l’enthousiasme sportif au sein de notre communauté.
Dans cet article, nous plongerons dans les raisons possibles de ce désintérêt et proposerons des idées concrètes pour stimuler l’intérêt des jeunes Mahorais pour le sport.
Quelques causes du désintérêt
L'insécurité
Et oui, à Mayotte tout est question d’insécurité. L’insécurité compromet fortement la fréquentation des espaces sportifs. En effet, quel parent accepterait que ses enfants s’entraînent trois fois par semaine dans un contexte où des incidents tels que des caillassages ou l’utilisation de gaz lacrymogène sont monnaie courante ?
Fait réel : De nombreuses rencontres sportives sont annulées tous les week-ends en raison d’affrontements entre bandes de ~~jeunes~~ délinquants.
Attractivité des associations sportives
A Mayotte, certaines de nos associations pensent qu’il suffit de créer une association, avoir des subventions, faire des entraînement et aller faire des matchs.
Là ou d’autres ont compris que le sport est une voie d’émancipation essentielle pour la jeunesse, nous sommes encore à la traîne.
Fait réel : Rendez-vous sur les réseaux sociaux de votre commune et cherchez les événements sportifs proposés par l’association que vous aurez choisis et venez nous dire en commentaire ce que vous avez trouver (normalement c’est le néant qui devrait vous accueillir).
Accessibilité financière
La pratique du sport peut avoir un coût plus ou moins supportable en fonction de la situation de l’intéressé.
Exemple : Pour un jeune homme de 18 ans désirant s’engager dans la pratique du basketball, afin d’assurer une bonne pratique du sport, il lui faudrait :
- Une paire de chaussure de basket (minimum 120 €)
- 4-5 paires de chaussettes (minimum 10€ les 3 paires)
- Un short (minimum 50€)
On comprends donc que pour débourser environ 200 € pour que son fils puisse pratiquer le sport n’est pas à la porter de tous.
Fait réel : Certains jeunes viennent nous voir avant les entraînements pour nous dire qu’ils ont faim et qu’ils n’ont rien trouver à manger chez eux. Comment faire une séance d’entraînement de 2-3 heures le ventre vide.
Des solutions quand même, non ?
Nous n’allons pas répéter ce que tout le monde sait, mais il est essentiel de souligner que sans sécurité, de nombreuses choses ne sont pas réalisables. Par conséquent, éveiller nos instances (État, élus, forces de l’ordre, etc.) à cette question est une nécessité.
En revanche, d’un point de vue financier, nous pouvons entreprendre un certain nombre de choses :
- Généralement, les associations sportives peuvent bénéficier de subventions, mais il est important de les demander aux instances appropriées.
- Faire de nos associations des organismes attrayants en organisant des activités lucratives, diversifier leurs sources de revenus par des initiatives rentables, et enfin, redistribuer les gains obtenus aux licenciés en leur fournissant du matériel pour la pratique du sport.
- Enfin, il est nécessaire d’aller au-delà de la simple pratique du sport. En effet, de nombreux jeunes rencontrent des difficultés dans leur vie personnelle et/ou professionnelle. Les aider à les résoudre, c’est également contribuer à l’avancement du domaine sportif.