Depuis des années, à Mayotte, le mot « cherté » est sur toutes les lèvres. Faire ses courses, payer sa facture d’eau ou d’électricité, s’équiper… tout coûte plus cher qu’ailleurs, et chaque famille doit sans cesse ajuster son budget, parfois au détriment d’une alimentation équilibrée ou d’un projet de vie.
Les Mahorais ont déjà connu le fameux Bouclier Qualité Prix, souvent perçu comme très décevant, car il n’aide pas (en tout cas pas assez) les Mahorais, que ce soit sur le plan financier ou sur celui d’une alimentation équilibrée.
Mais voilà qu’une nouvelle réforme arrive, annoncée par le gouvernement avec l’ambition d’apporter de « vraies » solutions contre la vie chère, ici et dans les autres outre-mer. Sur le papier, ce projet de loi affiché au Sénat prévoit plusieurs mesures :
- Une négociation annuelle des prix : chaque année, tous les acteurs (supermarchés, fournisseurs, transporteurs, associations de consommateurs, etc.) doivent se réunir pour essayer de faire baisser le prix d’une liste de produits de base. L’idée est que ces discussions, sous l’œil attentif du préfet, aboutissent à des accords clairs et transparents. Pour ceux qui jouent perso ou bloquent la transparence, les sanctions seront lourdes : jusqu’à 375 000 € d’amende.
- Le transport, un poste clé : dans le calcul du prix des produits, les frais d’acheminement ne pourront plus être comptés deux fois. L’idée est d’empêcher que certains n’abusent, et de limiter les marges non justifiées sur les étiquettes Mayotte.
- Aide directe sur la logistique : le texte prévoit aussi, via ordonnances, la possibilité d’une « péréquation » : autrement dit, une compensation directe par l’État pour alléger le coût des marchandises de première nécessité.
- Plus d’équité et de transparence : les enseignes devront désormais déclarer chaque année toutes leurs remises et ristournes. Et si la concurrence ne joue pas le jeu, les marchés publics pourraient réserver une part aux entreprises locales, pour renforcer le tissu local et éviter les monopoles.
Mais alors, devons-nous espérer une vraie différence ?
C’est bien là toute la question, parce que ces nouveaux outils semblent répondre à des critiques entendues depuis longtemps à Mayotte, sur la nécessité d’impliquer tout le monde, d’assurer la transparence et de veiller à ce que l’État garde un œil attentif.
Cependant, seule la mise en œuvre « sur le terrain » dira si les promesses seront tenues. Arrivera-t-on vraiment à faire baisser la note à la caisse ? Les familles ressentiront-elles la différence sur leur table et dans leur quotidien ? Ou faudra-t-il encore attendre… un prochain texte ?
Pour celles et ceux qui veulent en savoir plus, vous pouvez voir le projet de loi complet à cette adresse : https://www.senat.fr/leg/pjl24-870.html.
