À Mayotte, la fidélité dans le couple est un sujet délicat, presque tabou. Pourtant, tout le monde sait que beaucoup d’hommes mahorais se rendent à Madagascar pour du tourisme sexuel. Dans les discussions entre femmes, on critique ce phénomène, mais dès qu’il s’agit de leur propre mari, frère ou père, le silence s’installe. Pourquoi ? Jusqu’à quand faudra-t-il supporter cette réalité sans rien dire ?
Le poids du silence dans la société mahoraise
À Mayotte, il est fréquent d’entendre des femmes parler d’infidélité. Elles se plaignent, elles souffrent, mais elles ne dénoncent pas ouvertement leurs maris ou leurs proches. En privé, les critiques fusent, mais en public, tout le monde se tait. Ce double discours ressemble parfois à une forme d’hypocrisie.
Ce silence n’est pas seulement de la peur, il est aussi lié à la culture. Beaucoup de femmes préfèrent taire ces sujets pour éviter de salir la réputation de leur famille. Mais à force de se taire, on finit par accepter. Et c’est justement là le danger : transformer une souffrance en normalité.
La culture de la famille avant tout
Dans la culture mahoraise, la famille est sacrée. Pour beaucoup de femmes, il est impensable de se retrouver mère isolée. Tout est fait pour préserver la cellule familiale : rester ensemble pour le bien des enfants, sauvegarder l’image d’un couple « uni », même si la réalité est toute autre.
La fidélité maritale passe souvent au second plan. Ce qui compte avant tout, c’est que le foyer tienne debout, peu importe les sacrifices. Les femmes se disent : “Mieux vaut un mari infidèle que pas de mari du tout.” Mais cette logique finit par coûter cher. La femme met de côté sa dignité, son bien-être et son droit au respect.
Qui est vraiment responsable ?
On entend souvent une phrase à Mayotte : “Ce sont les femmes malgaches qui viennent voler nos maris.” Une accusation pratique, qui désigne une coupable extérieure.
Mais posons-nous une question simple : qui prend l’avion ? Qui traverse la mer pour aller à Madagascar ? Ce ne sont pas les femmes malgaches, mais bien les hommes mahorais.
Accuser l’extérieur permet de détourner le regard des vraies responsabilités. Mais tant que les hommes ne seront pas remis en question, ils continueront à agir comme si tout leur était permis. Le silence des femmes renforce cette idée que tout est acceptable, que personne n’osera protester.
Le tabou du tourisme sexuel à Madagascar
Le tourisme sexuel dans l’océan Indien est une réalité que peu osent nommer. Certains hommes partent à Madagascar pour profiter de jeunes femmes en échange d’argent ou de cadeaux. Ce phénomène est bien connu, mais rarement dénoncé haut et fort.
Ce silence a des conséquences lourdes. D’abord, il détruit la confiance dans le couple. Ensuite, il renforce l’idée que le plaisir masculin est toujours prioritaire sur le respect du mariage. Enfin, il crée une souffrance silencieuse chez les femmes mahoraises, coincées entre loyauté familiale et dignité personnelle.
Et si on brisait le silence ?
La question est simple : jusqu’où les femmes mahoraises doivent-elles supporter ? Peut-on continuer à se taire au nom de la culture, quand cette culture fait du mal ?
Briser le silence, ce n’est pas détruire la famille, c’est au contraire la sauver. Parce qu’un foyer qui repose sur le mensonge et la douleur ne peut pas durer. Parler, c’est montrer à ses enfants que le respect et la dignité doivent exister dans un couple.
Changer ne veut pas dire rompre brutalement, mais réfléchir ensemble. La femme mahoraise peut être forte, patiente et protectrice de sa famille, tout en exigeant du respect et de la fidélité.
Vers un nouveau regard
Le phénomène du tourisme sexuel et de l’infidélité n’est pas une fatalité. Mais il faut oser poser les vraies questions, pas celles qui accusent toujours les autres. Il est temps d’arrêter de dire que les « femmes malgaches volent nos maris », et reconnaître que les choix viennent des hommes eux-mêmes.
La vraie révolution viendra le jour où les femmes mahoraises choisiront de ne plus accepter en silence, de transformer leur patience en une force nouvelle. Parce que la fidélité et le respect, eux aussi, devraient faire partie de la culture.
Conclusion
La femme mahoraise est forte. Elle a su porter seule des familles, préserver une culture, construire une société. Mais aujourd’hui, une nouvelle étape est nécessaire : ne plus se contenter du silence face à l’infidélité et au tourisme sexuel.
Briser ce tabou, c’est affirmer que les femmes mahoraises méritent mieux que la résignation. C’est dire haut et fort : le respect n’est pas négociable.
J’ai trouvé cet article très intéressant. L’auteur aborde des sujets importants que peu de personnes osent évoquer et je trouve ça vraiment bien. Il est important de mettre en lumière cette situation problématique qui subsiste sur notre île et dont les femmes mahoraises sont trop souvent victimes.
Merci pour ce commentaire qui nous touche. Nous ferons de notre mieux pour vous revoir plus souvent dans les commentaires 😉