D’après les dernières données de l’Insee (emploi 2023), 55 % des emplois à Mayotte se concentrent dans le secteur du tertiaire non marchand, une proportion nettement plus élevée que dans l’ensemble de la France, où ce secteur rassemble seulement 30 % des emplois.
Mais que regroupe ce fameux "tertiaire non marchand" pour Mayotte ?
Le tertiaire non marchand, c’est avant tout :
- L’administration publique : mairies, collectivités, préfecture, police, gendarmerie…
- L’enseignement : professeurs, encadrants, agents scolaires dans les écoles, collèges, lycées, universités, etc.
- La santé : médecins, infirmiers, aides-soignants, personnel hospitalier…
- Le social : travailleurs sociaux, associations, foyers, accompagnement des personnes en difficulté, etc.
À Mayotte, cela se traduit par une forte présence d’emplois dans les écoles, les hôpitaux, les services administratifs et le secteur social.
En métropole, ces métiers sont aussi essentiels, mais ils restent moins nombreux que ceux du secteur marchand (commerce, entreprises privées, services, etc.).
Pourquoi cette situation pose question (mais pas que !)
L’emploi public domine largement l’économie mahoraise
À Mayotte, si vous cherchez du travail, vous avez de grandes chances de finir dans l’administration, la santé, l’éducation ou le social. Pourquoi ? Parce que l’État et les collectivités sont de loin les plus gros employeurs du territoire, tandis que le secteur privé reste bien moins développé qu’en métropole.
Cette réalité pose quelques problèmes. D’abord, l’économie locale dépend énormément de l’argent public. Si demain l’État décide de réduire ses budgets, c’est l’emploi à Mayotte qui trinque directement. Ensuite, pour ceux qui ne visent pas la fonction publique, les opportunités se font rares : les entreprises privées peinent à émerger et l’entrepreneuriat reste compliqué à développer quand le public occupe autant de place.
Mais cette situation a aussi du sens
Attention, ce modèle n’est pas absurde pour autant ! Mayotte a une population extrêmement jeune, ce qui crée des besoins énormes en écoles, en soins médicaux et en accompagnement social. Il faut bien des enseignants pour tous ces enfants, des médecins pour soigner tout le monde, des travailleurs sociaux pour accompagner les familles. Avec une démographie qui explose, ces métiers restent absolument indispensables.
En clair :
Aujourd’hui, la plupart des Mahorais travaillent pour le service public. C’est cohérent avec les besoins du territoire, mais ça soulève quand même la question : comment diversifier l’économie pour demain ?
