Ici

Accueil/Blog/Environnement/Que devient notre vo...

Que devient notre volcan sous-marin Fani Maoré ?

En 2018, Mayotte tremble. Quelques mois plus tard, un volcan sous-marin surgit des abysses : Fani Maoré. Depuis, il fascine les scientifiques et révèle un système magmatique colossal. Une histoire qui redonne à Mayotte sa place dans le débat mondial sur les forces naturelles....
Que devient notre volcan sous-marin Fani Maoré ?
Logo du BRGM - Le Mahorais

En mai 2018, Mayotte a tremblé. Une fois, deux fois… puis des dizaines de fois. Les habitants s’inquiètent, les scientifiques s’y penchent. Quelques mois plus tard, la révélation tombe : à 50 kilomètres à l’est de l’île, un volcan sous-marin est né. Baptisé Fani Maoré, il surgit des abysses en moins de dix mois. Une naissance spectaculaire, qui propulse Mayotte au cœur de la volcanologie mondiale.

Une surveillance permanente

Depuis, le Fani Maoré n’a jamais cessé d’attirer l’attention. Les campagnes océanographiques se succèdent, menées au début par le navire Marion Dufresne et aujourd’hui par le Réseau de surveillance volcanologique et sismologique de Mayotte (REVOSIMA). Leur mission est de suivre l’évolution du volcan, mesurer les séismes, comprendre les déformations du sol et anticiper les risques pour l’île et ses habitants.

Chaque expédition apporte son lot de données précieuses, la cartographie du relief sous-marin, les prélèvements de roches, les enregistrements sismiques. Ces observations dessinent peu à peu le portrait d’un volcan encore jeune, mais déjà imposant. Les scientifiques décrivent un édifice qui continue de se transformer, comme s’il cherchait encore sa place dans les profondeurs de l’océan Indien.

Car si le géant semble dormir, il n’est pas éteint. Ses entrailles bouillonnent toujours, invisibles mais bien réelles, et nul ne peut prédire quand elles se manifesteront à nouveau. Les chercheurs savent qu’il reste actif, qu’il évolue silencieusement sous nos pieds, et qu’il peut à tout moment surprendre Mayotte… et le monde scientifique.

Réservoire magmatique par le BRGM | Le Mahorais
Réservoire magmatique par le BRGM | Le Mahorais

La découverte d’un immense réservoir magmatique

En novembre 2025, une nouvelle avancée scientifique bouleverse la compréhension du volcan de Mayotte. Les chercheurs révèlent qu’à 23 kilomètres de profondeur, sous la partie est de l’île, se cache un réservoir magmatique colossal. Les mesures indiquent qu’il contient entre 22 et 42 % de magma liquide, soit une proportion exceptionnelle pour ce type de structure. Sa taille est estimée à plus de 200 km³, ce qui en fait l’un des plus grands volumes de magma jamais identifiés dans une zone océanique.

Cette découverte, publiée dans la revue Nature, montre que le Fani Maoré n’est pas un phénomène isolé, mais la manifestation visible d’un système magmatique bien plus vaste et complexe. Les scientifiques expliquent que ce réservoir pourrait avoir alimenté l’éruption spectaculaire de 2018-2019, et qu’il reste aujourd’hui une source potentielle d’activité volcanique.

Ces résultats sont les plus récents obtenus sur le volcan, fruit de deux années d’observations électromagnétiques et de tests en laboratoire. Ils confirment que les entrailles de Mayotte sont encore en mouvement, et que le Fani Maoré continue d’écrire son histoire, sous nos pieds, dans les profondeurs de l’océan Indien.

On conclue ?

Le Fani Maoré n’est pas seulement une actualité volcanologique. C’est un bijou local qui mérite toute notre attention. Non pas comme une menace mais comme une richesse capable d’attirer une lumière nouvelle sur Mayotte. Trop souvent notre île est évoquée à travers ses difficultés.

Le Fani Maoré lui rappelle que Mayotte est aussi un territoire unique où la science, la nature et l’histoire s’entrelacent. En parler c’est offrir au monde une autre image de Mayotte, une terre vivante, fière et placée au cœur des grandes questions de notre planète.

0 0 votes
Laissez une note
S’abonner
Notifier de
guest
0 Commentaires
Ancien
Récent Les + votés
Commentaires en ligne
Afficher les commentaires