Mayotte a tout à gagner à mieux profiter des opportunités offertes par l’Union européenne. Bonne nouvelle : L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) en partenariat avec la Commission européenne et la Direction Générale des Outre-mer (DGOM), vient de publier un guide pratique destiné aux porteurs de projets des six régions ultrapériphériques françaises (RUP) : Guadeloupe, Guyane, Martinique, Mayotte, La Réunion, Saint-Martin pour franchir une nouvelle étape dans la gestion et l’accès aux fonds européens.
Rendre les fonds européens (gestion directe et indirecte) bien plus accessibles à ceux qui en ont besoin, notamment face aux difficultés spécifiques de ces territoires (éloignement, contraintes réglementaires, complexité administrative), devient une nécessité au vu de l’actualité locale.
Les priorités européennes 2021-2027
La programmation européenne 2021-2027 place la résilience, la compétitivité et la cohésion territoriale au cœur des politiques publiques, avec un accent particulier sur la transition verte et numérique, l’innovation, l’inclusion sociale et la santé publique.
Les porteurs de projets mahorais peuvent bénéficier de nombreux dispositifs (FEDER, FSE+, Horizon Europe, Life, Interreg) entre autres pour financer des initiatives dans des domaines variés :
- l’entrepreneuriat et la formation professionnelle,
- les énergies renouvelables et la gestion durable des ressources,
- la recherche et l’innovation,
- la santé et la cohésion sociale.
Le guide pratique détaille comment tirer parti de ces programmes, qu’ils relèvent de la politique de cohésion ou d’autres dispositifs couvrant la recherche, la santé, l’environnement, l’innovation ou les PME.
Pourquoi Mayotte est particulièrement concernée ?
Mayotte cumule des besoins de financement majeurs (en raison de son développement en retard, de sa jeunesse et de ses spécificités) et des défis administratifs accrus. Plus que jamais, bénéficier des programmes européens est un véritable levier pour :
- développer l’économie locale et la formation professionnelle
- renforcer l’inclusion et le vivre-ensemble dans les quartiers
- moderniser les infrastructures et favoriser la transition écologique
- soutenir les initiatives jeunes et associatives
Les défis vus par l’OCDE et les recommandations
Le diagnostic de l’OCDE met en avant trois freins principaux :
- Manque d’information claire sur les opportunités et leurs procédures,
- Maillage et coordination insuffisante entre les acteurs européens, nationaux, régionaux, locaux,
- Capacités techniques à renforcer pour le montage des projets.
Le plan d’action élaboré propose :
- Création de réseaux de référents européens dans chaque RUP,
- Formation, accompagnement personnalisé des porteurs de projets,
- Mise à disposition d’une boîte à outils complète, accessible aux porteurs, collectivités, entreprises, associations
Nous avons sélectionné 7 axes structurants et incontournables du guide
Pour réussir avec l’Europe dans les régions ultrapériphériques, chaque étape du parcours détaillé dans le guide contribue à la réussite et mérite attention, nous en avons sélectionné les primordiaux selon nous :
1. Comprendre les programmes européens
Identifier les mécanismes de gestion directe (ex. Horizon Europe) et indirecte (FEDER, FSE+), ainsi que leurs particularités et avantages pour les régions ultrapériphériques, comme Mayotte : taux de cofinancement élevés, bonus spécifiques, dispositifs adaptés aux besoins locaux.
2. Identifier les bons programmes et appels à projets
Repérer ceux qui correspondent à vos ambitions, mettre en place une veille régulière et suivre les portails officiels pour ne rater aucune opportunité.
3. Construire une proposition convaincante
Définir clairement vos objectifs, besoins et impacts attendus ; découper le projet en actions clés, planifier et budgétiser ; soigner la rédaction pour séduire les évaluateurs européens.
4. S’entourer de partenaires et créer des réseaux durables
Identifier des partenaires complémentaires, valoriser les forces locales, utiliser les plateformes de recherche et définir des modes de collaboration clairs pour renforcer votre projet.
5. Monter un plan de financement solide
Articuler financements européens, nationaux et privés ; sécuriser le cofinancement et anticiper les besoins de trésorerie pour assurer la réussite du projet.
6. Préparer et soumettre son dossier
Respecter toutes les exigences administratives et techniques, préparer les documents nécessaires, vérifier chaque détail avant la soumission et informer les partenaires du dépôt.
7. Gérer le projet après financement
Assurer une bonne gouvernance, un suivi financier rigoureux, une communication efficace sur les résultats et une clôture conforme aux règles européennes pour maximiser l’impact.
Conclusion
Les acteurs locaux ont tout intérêt à se tourner vers l’Europe. Les programmes et financements disponibles représentent une opportunité précieuse pour accompagner le développement de Mayotte.
Face aux défis spécifiques de l’île, tels que la jeunesse, l’éloignement, les besoins en infrastructures, le développement économique et la cohésion sociale, il est essentiel de mobiliser tous les outils et soutiens possibles. Savoir identifier les bons dispositifs, construire des projets solides et créer des partenariats durables peut véritablement devenir un levier pour que Mayotte se relève et se projette vers l’avenir.
